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Marre des chroniques. Des fiches de lecture prétentiardes. Envie de sens. De revisiter mes robinsonnades sous forme d’expo. De tronçonner Robinson en tableaux façon Propp, Greimas ou Larivaille lorsqu’ils analysent les contes. Ou Joseph Campbell dont il faudra bien que je lise « Le héros aux mille et un visages ».

Faute de mentor pour imaginer une scénographie originale je me replie sur Chatgpt – que je vous encourage à titiller ! - un chouette assistant, mais dont les envolées me semblent encore trop banales, impersonnelles et reposent sur un fatras de références sujettes à caution. J’ai pas l’âme d’un correcteur. Alors je replonge dans ma caverne d’Ali Baba et je pioche dans un tombereau de romans sédimentés pour retrouver des traces du jour où tout a basculé : celui de la tempête et du naufrage.

Sortez vos cirés, vos suroîts, accrochez-vous au bastingage. Ça décoiffe ! Nous voici en milieu hostile. Et c’est peu dire. Les hommes bataillent ballottés par le roulis, le tangage, les yeux dilatés par la peur, affolés, braillant, misérables, pleurant, demandant pardon, à l’agonie ; giflés, écrasés, pétrifiés, noyés, cramponnés, agrippés, à quatre pattes, balayés par les lames qui embarquent, les déferlantes tumultueuses, la torture du froid ; balayés par la rage du vent, le fouaillement, le sifflement, le tohu-bohu infernal, le tonnerre des coups de mer, le grondement, le fracas, le bruit assourdissant, les grincements, les craquements de la coque, les gargouillements, les plaintes, la cale devenu un piège, les cabines des cellules, etc…

 

 

Et encore, ce ne sont que quelques mots jetés à la volée. Une immersion « En pleine tempête » - de Wolfgang Petersen – laisse un goût de sel dans la bouche à force de boire la tasse !

Le maître du genre reste Joseph Conrad. J’ai rassemblé quelques classiques à commencer par « Typhon ». Au coeur de la tempête on suit l’auteur de la passerelle à la chambre des machines en passant par l’entrepont où s’entassent des coolies chinois dont les coffres chahutés, fracassés laissent échapper et s’éparpiller leurs économies et qui s’écharpent dans l’obscurité. On y parle de désordre, de force tranquille, d’excitation, d’insubordination, de résignation.

« Le nègre du Narcisse » est plus passionnant à mon goût. On y découvre cette fois chaque matelot et son implication dans l’équipage. Le rôle clivant de Jimmy Wait dont chacun se demande s’il simule la maladie pour tirer au flan ou s’il mérite la compassion. Mais lorsque le navire traverse la tempête. Qu’il se couche sur les flots. Que chacun s’accroche comme il peut à la paroi du pont transformé en mur d’escalade. Plus personne ne se pose de question pour l’exfiltrer de la cabine où il est coincé.

Le récit a des accointances avec « L’aventure du Poséidon » de Ronald Neame. Le film m’avait impressionné à l’époque. Un raz-de-marée renverse tête bêche un paquebot et quelques croisiéristes audacieux traversent les coursives jusqu’à hauteur de cale d’où ils espèrent se faire entendre des secouristes. Dantesque !

 

 

 

Je termine - et ça n’a rien à voir avec le sujet, rien - avec « Le cœur des ténèbres ». Je vous invite à une lecture groupée de la nouvelle et de ses transpositions en bande dessinée et au cinéma : « Amen » de Georges Bess, « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola et « Ad Astra » de James Gray, qui exhaustent l’intérêt du roman.

C’est le récit perturbant tant du point de vue de la polyphonie des narrations qui s’enchâssent, que de la remontée aux sources d’un fleuve africain, au travers d’une jungle inexplorée, menaçante et aussi mystérieuse que le personnage de Kurtz que l’équipage doit rapatrier. Il est le seul blanc à s’être aventuré aussi loin pour y établir un comptoir fleurissant et trafiquer l’ivoire avec les tribus locales. Le héro psychote sur l’aura de ce Kurtz et il est forcément désappointé lorsqu’il rencontre enfin un personnage plus hagard et délirant que visionnaire et poète. Il n’en sort pas pour autant indemne.

L’atmosphère du récit est magnifiquement rendue par la voix off du capitaine Willard qui ressasse le livret militaire du Colonel Kurtz qu’il doit exécuter sur ordre de l’état major américain au Vietnam du fait de ses dérives et de ses exactions de chef de guerre tribal. Cette guerre prend à l’écran des allures de spectacle pyrotechnique. Une douce folie s’immisce et crée l’empathie avec les recrues. La furie qui s’empare des combattants déboussolés témoigne de l’absurdité de cette guerre, de la fragilité des hommes et du point de rupture psychologique.

 

 

 

Je prolonge le plaisir de bourlinguer sur des fleuves animés avec « La canonnière du Yang-Tsé » de Robert Wise et « Fitzcarraldo » de Werner Herzog avec l’excellent Klaus Kinski en illuminé qui rêve de monter un opéra dans la jungle amazonienne. Enfin j’ai sorti de sa réserve « HP et Giuseppe Bergman » de Milo Manara, un hommage au maître d’aventure – « lue ou vécue ? » - Hugo Pratt, père du très romantique Corto Maltese.

Zou, revenons à Robinson. Au commencement il y aurait donc l’exposition : les origines familiales, le contrôle parental, l’appel de l’aventure, la désobéissance au père, la fugue, les faux départs – s’agit-il de coups de semonce ? - et les premières tribulations : naufrage sur les côtes britanniques, capture par les pirates barbaresques et esclavage, évasion vers l’Amérique latine et culture du tabac au Brésil, l’appât du gain et ce funeste voyage vers l’Afrique pour la traite d’esclaves, à bord d’un vaisseau négrier.

Et puis rideau ! La tempête. Le naufrage. L’élément perturbateur – nous y sommes - qui grippe l’engrenage d’une histoire toute tracée. Ce n’est pas tout à fait un hasard. Plutôt un signe du destin. Et pas pour les raisons morales de l’indignité du commerce triangulaire.

Equipage et passagers disparaissent. Seul Robinson Crusoé en sort indemne. Choqué. Pourquoi moi ? s’interroge-t-il. Et c’est pourtant bien à lui que s'adresse la colère divine. Les autres sont des victimes collatérales. Passé l’accablement, il a une prémonition et constate l’influence bienveillante de la Providence qui lui sourit. Les relectures de la Bible, l’introspection, lui donnent raison. C’est son apostasie qui est punie. Sa réclusion sur l’île est l’occasion de restaurer et d’affermir sa foi dans l’intimité avec Dieu. Il est certainement question de Salut mais cela n’est pas si marquant. Cet érémitisme durera 28 ans et des briquettes.

Mosaïque romaine  représentant Ulysse et les Sirènes

Plus qu’il n’en fallut à Ulysse pour rentrer à Ithaque après 10 ans de siège de Troie et 10 ans de malédiction et d’errance d’île en île. Un périple que certains ont retracé en Méditerranée. Un itinéraire que Sylvain Tesson suit d’ailleurs dans une série documentaire sur Arte qui prolonge son « Un été avec Homère - Voyage dans le sillage d'Ulysse». Malgré les apparences, le réalisme, ne s’agit-il pas tout de même d’une extrapolation fantasque d’un texte dont l’élaboration est toujours sujette à discussion par les spécialistes sur le/les auteur/s, les datations, le chapitrage, etc…

Le fait est qu’Ulysse essuie la colère de Poséidon dont il a mutilé l’engeance, le fameux Polyphème. Le retour du héro est mouvementé, reporté, malgré ses soutiens divins. Ulysse paye son arrogance – l’ubris (la fanfaronnade) et les sacrilèges de son équipage (libération des vents contraires de l’outre d’Eole, l’abattage des vaches sacrée de l’île du Soleil, etc…) - dans une cascade de chutes, de naufrages d’île en île, poursuivi par la vindicte du dieu de la mer, de désillusion en désillusion, d’oubli, d’enfermement, d’espoir frustrés, d’amour impossible, de solitude, d’anéantissement de son équipage, de descente aux enfers. Rien ne lui est épargné !

Or tout commence avec tempête et naufrage. Des dieux de la Grèce archaïque au Dieu de la chrétienté, le libre arbitre de l’homme est remis en cause. Il semble le jouet des intrigues de l’Olympe pour les uns, de la Providence pour les autres.

« Les interventions divines. – Les dieux peuvent prendre toutes les formes, se déplacer en un instant, créer la tempête et les nuages, guérir et rajeunir, endormir et éveiller, perdre ou sauver. Leur action est partout présente et souveraine. » (Jacqueline de Romilly – Homère – Que sais-je – 1985)

En introduction à « Les naufrages – épisodes intéressants, instructifs & édifiants », un petit ouvrage pour instruire la jeunesse, on peut lire « Une semblable lecture est donc un aliment des plus sains pour notre intelligence et notre sensibilité ; elle produit encore un effet meilleur, en ravivant notre foi. Qu’il est beau de voir ces marins, au milieu de la tempête, se jeter à genoux sur le pont du navire, lever les mains au ciel et implorer le secours de Dieu ! Ah ! C’est que dans ces moments terribles, on est vaincu par l’évidence des faits et obligé d’avouer l’impuissance de l’homme et l’empire souverain du Créateur ! […] Mais la principale leçon que les jeunes doivent puiser dans ces pages, c’est assurément celle d’une confiance inébranlable dans la divine Providence, qui jamais ne manque aux naufragés fidèles à implorer son secours. Rien de plus frappant que la paternelle sollicitude du Créateur, dont l’œil est toujours ouvert sur les besoins de ses enfants. »

Or, si l’Odyssée est une épopée de l’errance et du retour - Ulysse rentre tardivement à Ithaque, ballotté par les imprévus, les péripéties, les périls. Il délivre dans le sang son palais des prétendants qui harcèlent la fidèle Pénélope. L’idéal du bonheur est de nouveau à portée de main - la robinsonnade n'a par contre pas de happy end. Pas de retour du « fils prodigue ». Ses parents sont décédés. Il est étranger dans son propre pays. La fortune, le mariage n’y changent rien. Sans plus d’attache, il reprend la mer pour de nouvelles tribulations.

J’ai toujours eu le sentiment qu’il y avait quelques connivences entre les intrigues de ces 2 héros. La durée de l’exil d’abord - une surenchère ! - le piège des îles, un certain génie. Ulysse et Robinson pourraient partager certaines épithètes : rusé, ingénieux, patient, inventif, endurant, généreux, sage, etc…Comme si la robinsonnade sur « L’île du désespoir » n’était après tout qu’une sorte d’épisode – de variante – du feuilleton à rebondissement de « L’Odyssée ».

J’ai d’ailleurs eu la surprise de lire un paragraphe de l’Odyssée qu’on pourrait parfaitement attribuer – si ce n’est à l’origine sa forme poétique – à Defoe. Zeus exige que Calypso libère Ulysse qui se morfond de son foyer. Pour quitter l’île il fabrique un radeau :

« Mais lui, coupant ses bois sans chômer à l’ouvrage, il jetait bas vingt arbres, que sa hache équarrit et qu’en maître il plana, puis dressa au cordeau. Calypso revenait : cette toute divine apportait les tarières. Ulysse alors perça et chevilla ses poutres, les unit l’une à l’autre au moyen de goujon et fit son bâtiment. Les longueur et largeur qu’aux plats vaisseaux de charge, donne le constructeur qui connaît son métier, Ulysse les donna au plancher du radeau ; puis dressant le gaillard, il en fit le bordage de poutrelles serrées, qu’il couvrit pour finir de voliges en longs ; il y planta le mât emmanché de sa vergue en poupe, il adapta la barre à gouverner ; alors de claies d’osier, ayant contre la vague ceinturé le radeau, il lesta le plancher d’une charge de bois. Calypso revenait ; cette toute divine apportait les tissus dont il ferait ses voiles : en maître encore, il sut les tailler, y fixer les drisses et ralingues ; il amarra l’écoute ; enfin sur les rouleaux, il mit le bâtiment à la vague divine. » (Traduction de Victor Bérard – Le livre de poche – 1963)

Cette mythologie des îles fantastiques m’amène à « La tempête » de Shakespeare. La transposition d’une intrigue de palais, de succession, de trahison, de fratricide qui se règle sur une île - tout comme dans la série télévisée après tout ! - où quelques années plus tôt Prospéro le Duc de Milan et sa fille Miranda ont été, disons, déposés par un naufrage opportun et laissés pour mort par son frère Antonio qui souhaitait s’emparer du pouvoir.

Désormais, au sommet d’un art consommé de la magie, Prospéro attire à son tour ce frère félon sur l’île et avec l’aide de génies, de démons, manœuvre habillement au point de dévoiler la traîtrise, marier sa fille et nouer une alliance prometteuse avec le duché de Naples.

D’autres îles fantastiques émaillent la littéraire mais je ne me sens pas le courage de me lancer par exemple dans « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift écrit en 1721, 2 ans à peine après la parution de Robinson Crusoé mais paru en 1726.

Dans la lignée des figures héroïques empruntées à la mythologie surgit celle de Gilliat dans « Les travailleurs de la mer » de Victor Hugo. J’avais lu une version abrégée format Prix d’Excellence. En réalité il s’agit d’un pavé ! Je le lis en transversale jusqu’à la « Deuxième partie : Gilliat le malin – l’écueil ». Et je complète le reste du roman en écoutant Agnès Spiquel une conférencière passionnante.

Mess Lethierry a acheté la Durance, un bateau à vapeur qui fait désormais la navette entre Guernesey et le continent  malgré les réticences de la population qui trouve la machine diabolique. Sa réussite attise la jalousie du Sieur Cublin, son capitaine, qui jette sciemment le navire sur un écueil. Mess Lethierry lance alors à la cantonade qu’il donnera la main de sa filleule Déruchette à celui qui sauvera la machine.

Gilliat, secrètement enamouré compte bien saisir sa chance et se lance alors dans une aventure herculéenne. C’est un marginal depuis sa plus tendre enfance, depuis que sa mère courage a débarqué de nul part sur l’île, retapé une maisonnette et élevé seule son fiston sous les regards suspicieux et les médisances des villageois/ses.

Sous la plume de Victor Hugo, Gilliat devient un Robinson volontaire sur l’écueil où s’est fracassée la Durance. A bord d’une barque (une panse) délicate à manœuvrer, il affronte les abords dangereux de l’écueil, travaille dure pour désincarcérer, délivrer, la machine à vapeur des entrailles d’une Durance éventrée, s’impose une vie de solitude, de coquillages & crustacés au milieu d'une nuée d'oiseaux de mer.

Avec les moyens du bord, des outils de fortune qu’il forge ingénieusement tel un Héphaïstos dans un creux de la roche, des madriers de récupération qui constituent désormais un échafaudage, un jeu subtil et complexe de poulies, il parvient enfin à manœuvrer seul, à déposer la machinerie et la caler dans sa barque.

Il n’est alors plus que l’ombre de lui-même : la silhouette décharnée, dépenaillée, le visage hirsute, hâlé, la musculature sèche et noueuse. Mais il va devoir encore affronter la tempête qui se lève et risque de saborder tous ses efforts. Il déploie alors une énergie titanesque, l’énergie du désespoir, pour fortifier l’écueil, aménager des brises lames, faciliter la circulation de l’eau au milieu de l’écueil pour éviter que l’embarcation soit chahutée, projetée et fracassée contre les rochers.

 

 

Il tient la position plusieurs jours durant pour sauver ce qui reste de la Durance au risque de sa vie. Il affronte une mer déchaînée, les bourraques, les vagues qui explosent partout autour de lui. Le calme revenu, il affronte un dernier adversaire dissimulé dans une crypte sous marine. Une pieuvre géante qui rappelle Scylla. Ce combat homérique en rappelle un autre, celui de Ned Land dans « 20 000 lieues sous les mers » de Jules Verne.

Pour imager le propos, tel un naufrageur j’aurai pillé le catalogue d’exposition du Musée de la vie romantique « Tempêtes et naufrages – de Vernet à Courbet » pour illustrer ce tableau. Belle pièce !

J’aurai suivi le déroulé, de l’approche météorologique à l’approche biblique. Les fameuses colères de Dieu le père. Le déluge par exemple. L’effacement de la création ou presque. L’arche est une nouvelle Genèse. Robinson une sorte de Noé.

J’aurai accroché des scènes de mer démontée. Depuis celles saisies depuis le rivage des côtes normandes jusqu’aux marines des peintres officiels embarqués. J’aurai parlé de sublime dans l’art puis de l’approche romantique où le spectacle de la nature est aussi question d’état d’âme.

Deux images particulièrement poignantes mériteraient qu'on s'y arrête. D’abord, la noyade de Virginie de retour à l'île Maurice sous les yeux d’un Paul impuissant à sauver sa bien aimée qui faute de se dévêtir et plonger de l’épave, se trouve emberlificotée dans sa toilette et se noie. L’autre c’est évidemment « Le radeau de la Méduse ». Un sujet à part entière.

Mais c’est le « Naufrage de Don Juan » d’Eugène Delacroix qui attire ma curiosité. Je ne suis pas expert en la matière. J’ai écouté une conférence sur le sujet. Il existe d’innombrables versions du mythe du séducteur. Mais je n’ai pas souvenir du moindre naufrage.

L’épisode renvoie à l’œuvre de Lord Byron. Un ouvrage inachevé dont le héro semble plus un candide, jouet de la séduction de femmes et d’hommes, qu’un séducteur prédateur. Qui fuit l’Espagne et un mari jaloux. Fait naufrage. Dérive à bord d’une barque où les survivants s’adonnent au cannibalisme et meurent intoxiqués. Seul survivant, il est recueilli et soigné dans une grotte par Haydée, une jouvencelle, et sa duègne qui le cachent à son père trafiquant d’esclaves.

Cela donne soudain du sens à la pièce de Régis Meney « Don Juan Crusoé » que j’ai tout juste découverte en retournant de fond en comble la bibliothèque du Codevota à Pontoise. Don Juan et Galatée sont les seuls survivants d’un naufrage. Galatée campe une jeune femme vertueuse qui cède au charme d’un Don Juan manipulateur, qui minaude en jurant se repentir de son libertinage. C’est la découverte pour l’une du plaisir sexuel et pour l’autre de l’angoisse de l'engagement et d’une aventure qui s’essouffle rapidement.

 

 

Mais c’est Hokusai et sa célèbre « Vague » qui aurait pris la place centrale. Dans « Une histoire du monde en 100 objets » Neil MacGregor y voit surtout la métaphore d’une fin de cycle pour un Japon, sommé de s’ouvrir au commerce et conserver sa souveraineté ou bien subir l’impérialisme occidental.

Je suis médusé devant cette vague qui succède à la précédente qui roule sa bosse, qui s’apprête à se refermer, dévorer, engloutir peut-être des barques de pêcheurs. Vont-ils être brisés par ce mur d’eau ou bien surfer à l’hawaïenne au travers du tube ? Le rouleau fait le focus sur le mont Fuji à l’horizon dont le sommet enneigé se confond avec l’écume de mer. Dans d’autres estampes justement l’écume se prolonge en un vol d’oiseaux de mer qui ferme presque l’objectif. La scène met l’accent sur la fragilité de l’homme face à la nature grandiose et souveraine. Ceci dit, ils ont déjà effacé les précédentes lames !

Me voilà au bout de ma dérive. Je n’ai jamais vraiment pris le temps de structurer mon projet. Comme d'hab je n'ai fait que vagabonder de livre en livre, juste mené par le bout d'associations d'idées. C'est pas très constructif. Mais le principal n'est-il pas de rentrer heureux d'un long voyage, plein d'usage et de raison ?

Tag(s) : #DECRYPTAGE
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