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survivant

survivan 91

11 mars 2011, les images chocs en provenance du Japon se succèdent sur nos écrans tv : séisme, tsunami, inondations, catastrophe nucléaire…Une vague de 10 mètres a balayé la côte pacifique du Japon (Sendai, Fukushima…) laissant derrière elle un paysage d’apocalypse.

  tsunami   tsunami 10   tsunami 11  tsunami 12
  tsunami 13   tsunami 14   tsunami 15   tsunami 17
  Tsunami 20   tsunami 3   tsunami 5   tsunami 6
  tsunami 4   tsunami 7   tsunami 8   tsunami 9

Ces images m’en rappellent d’autres d’ailleurs, celles de Survivant de Takao Saito, un manga que j’ai découvert en 2006 dans les colonnes de Page, l’excellent magasine des libraires.

Opportuniste, je rafle l’intégralité de la série à la médiathèque de St Ouen l’Aumône. Elle met en scène Satoru « ce Robinson de l’apocalypse (qui) devra remarcher dans les pas des premiers hommes, en réapprenant à se nourrir et à s’abriter au sein d’une nature souvent hostile ou cruelle » comme l’écrit un internaute…avisé.

C’est surtout vrai en ce qui concerne les trois premiers tomes, ensuite, dans sa façon de passer de communauté en communauté, je lui trouve de réelles familiarités avec le Rahan de Roger Lecureux et André Cheret, le héro de mes années Pif Gadget. D’ailleurs je ne croyais pas si bien dire avant de me remettre en mémoire le contexte de ces aventures préhistoriques :

« Avant de mourir, Craô-le-Sage, chef d’une horde décimée par une éruption volcanique, lègue à son fils Rahan un collier composé de cinq griffes. Rahan possède également un précieux coutelas d’ivoire qui lui permet de survivre et de venir en aide à ses frères en danger. Pour celui-qui-marche-debout, l’astuce et l’intelligence, la volonté de découvrir et comprendre sont indispensables pour venir à bout des ennemis, pour dompter les éléments déchaînés et les animaux sauvages. Mais les hommes aussi peuvent se montrer dangereux et Rahan doit parfois affronter des chefs ou des sorciers assoiffés de pouvoir. Des terres glaciales, des jungles luxuriantes peuplées d’une faune fantastique servent de toile de fond à cette série riche et tumultueuse. » - Dictionnaire de la Bande dessinée –Henri Filippini- Bordas – 1989

 

tome 1Satoru est victime d’un tremblement de terre alors qu’il fait de la spéléologie. Il appelle ses amis sans réponse. A la lumière d’une torche électrique il se fraie un chemin au milieu des éboulements. Il trouve enfin une issue. Dehors la tempête fait rage et il trouve refuge en forêt. Il se dirige vers la cime de la montagne pour avoir un point de vue sur les évènements. La mer a submergé la région et la montagne a accouché d’une île !

Pour signaler sa présence aux secours Satoru réalise un SOS avec des pierres. C’est pour lui le début d’une opération survie en pleine hostile : cueillette, pêche, feu. Et là, il y a un écart entre savoir et savoir faire. Mais avec ingéniosité il démonte l’optique de son appareil photo la transformer en loupe. Mais à peine allumé, le foyer est éteint par une pluie diluvienne. Satoru se réfugie alors d’urgence dans une anfractuosité de la montagne où il aménage un abri pour la nuit. Reste que trouver de la nourriture est compliqué surtout avec la concurrence des oiseaux qui font la razzia sur les baies sauvages. Les pièges qu’il tend ne fonctionnent pas non plus. De colère il caillasse des oiseaux de mer et en tue un par hasard. Les jours passent. Déjà 3 semaines d’écoulées et toujours pas de secours. Il pense à ses parents, imagine que l’eau a submergé le Japon et qu’il n’est peut être pas près d’être secouru.

La solitude lui pèse et il perd son sang froid. Le jour de ses 14 ans, il fête son anniversaire en passant un serpent à la broche. Mais un nouveau séisme le chasse de son refuge. Il a peur de mourir enseveli. Il fabrique un arc mais les oiseaux migrateurs ont déserté l’île. Cela annonce l’hiver. Il est temps de faire des provisions. Avec un clou il confectionne un hameçon et part à la pêche sur les rochers. Pour dégager l’hameçon coincé sous l’eau il n’hésite pas à plonger et découvre sous l’eau une cabane dans laquelle il se glisse pour remonter quelques objets usuels et un livre détrempé.

La vie s’organise. Chaque jour Satoru part en quête de nourriture. Il fait l’erreur de ramasser des champignons vénéneux et il s’empoisonne. En se tordant de douleur il cogite. L’école de la vie lui aurait été plus utile pour survivre que le collège. Il repense à ses camarades de spéléologie et se demande ce qu’ils sont devenus. Peut être ont-ils survécu comme lui ? Il part en excursion à leur recherche et découvre une empreinte d’ours sur son chemin. Nil se souvient des conseils de son père : ne pas surprendre un ours et signaler sa présence en faisant du bruit.

De retour dans sa grotte il s’aperçoit que les rats ont dévoré ses provisions. L’hiver s’est installé. La vie est pénible. Il décrypte la brochure qu’il a trouvé sous l’eau. C’est un manuel de survie avec des plans d’arbalète et autre…

Pour se mettre à l’abri d’une attaque de l’ours, il barricade sa grotte avec des pieux. Et il fait bien car un soir l’ours vient s’y empaler après une courte lutte. Satoru dépouille l’animal, débite sa viande qu’il sèche et congèle et travaille sa fourrure pour en faire un manteau chaud. Le voilà prêt à affronter les rigueurs de l’hiver. C’est du moins ce qu’il croit car les rats prolifèrent et dévorent ses réserves malgré ses précautions. Ces bestioles sont diaboliques ! Satoru n’arrive pas à s’en défaire et en perd le sommeil. En pêchant un fugu il a l’idée d’empoisonner de la nourriture. C’est peine perdue, ils sont trop nombreux !

« La civilisation lui manquait. Il songeait à tous les bienfaits qu’elle avait prodigué aux hommes. […] Mais ce monde n’était plus, il avait sombré sous les eaux suite à un gigantesque séisme sous marin, ou à un mouvement de la croûte terrestre ? Comment savoir ? »

Une chouette vient squatter sa grotte. Au lieu de l’en chasser, il l’apprivoise pour garder les rats à distance. Une morsure de rat le rend d’ailleurs grièvement malade. Après plusieurs jours de fièvre il sort chasser  mais lorsqu’il revient il est surpris de trouver la dépouille de la chouette gisant sur le sol, certainement tuée pendant son sommeil. Il décide alors de quitter définitivement sa grotte et de se construire une hutte plus loin. Il doit s’y reprendre à plusieurs reprises avant d’en réaliser une solide et imperméable. Toujours en suivant les plans de son manuel il confectionne une nasse.

Un jour enfin il entend le vrombissement d’un moteur. C’est un avion qui survole l’île. Il trace à la va-vite un SOS dans la neige et fait de grands gestes mais personne ne vient à son secours. Il finit par perdre espoir…

 

tome 2La marée a charrié une grande quantité de bois sur la plage, de quoi réaliser un radeau, sûrement. Au milieu des espars flotte une bouteille. Elle contient un appel au secours. Satoru réfléchit au mode de construction d’un radeau lorsqu’il voit dériver un canot au gré des courants. A bord une jeune femme gît, inanimée. Lorsqu’elle revient à elle, elle saute dans les bras de Satoru.

En fuyant de l’île d’en face où les survivants se conduisent comme de véritables sauvages, Akiko a emporté un lot de conserves, de produits d’épicerie et de médicaments. Les 2 jeunes gens se réconfortent autour d’un café et d’un bol de riz. Akiko raconte comment se sont déroulés les évènements récents. Elle était partie en randonnée avec des copines lorsque le tsunami a balayé la ville en contrebas. D’ailleurs toutes les villes côtières ont été submergées et cela à l’échelle planétaire. Mais ce n’est pas tout, séisme, tsunami ont été suivi d’incendies qui ont ravagé des villes entières. Après un élan d’entraide fraternel, les survivants ont commencé de s’entretuer pour piller les dernières ressources et survivre. Satoru n’en revient pas. Il ne peut pas imaginer que ses parents soient décédés dans de telles conditions.

Akiko et ses amies se sont réfugiées dans un chalet de montagne mais des hommes armés n’ont pas tardés à surgir pour les violenter. Dans sa fuite elle a découvert un véhicule chargé de provisions, avec une barque sur le toit. C’est ainsi qu’elle a pris la mer !

Akiko dépense sans compter ses provisions au grand damne de Satoru plus économe. Mais il continue d’être malade. Akiko veille sur lui et le soigne en consultant les notices des médicaments de sa pharmacie. Requinqué, Satoru en vient à s’imaginer qu’il vit en couple en quelque sorte. Mais il est surtout tenaillé par l’envie de rejoindre l’autre île. Or il est pris dans un tourbillon au cours de la traversée et les courants le renvoient case départ.

Akiko supporte de moins en moins bien le régime carné. Elle aimerait manger des légumes variés. Cela pose la question de la persistance de l’hiver. Est-ce que le climat est détraqué ? Au passage de vols d’oiseaux migrateurs les 2 amis tendent un filet pour parvenir à en piéger. N’y parvenant pas, ils prennent le risque de partir pêcher en mer à bord du canot. Ceci dit Akiko refuse désormais de s’alimenter car elle fait des allergies.

Au cours d’une promenade sur la grève, Satoru découvre un baril vide qu’il transforme en baignoire sabot pour faire plaisir à Akiko qui veille toujours à avoir une hygiène parfaite.

Au large, un bateau longe la côte sans s’arrêter malgré les appels aux secours et une tentative de signal de fumée. Akiko est désespérée et les trouvailles de Satoru ne parviennent plus à lui rendre le sourire.

Après l’arbalète, Satoru se fabrique un lanceur pour chasser des proies à distance. Il gravit les flancs de la montagne, traque un mouflon mais manque son coup et perd sa javeline. Inquiète de ne pas le voir revenir Akiko sillonne la plage où elle ramasse des palourdes puis sillonne la forêt où elle est attaquée par des corbeaux. Pour tromper l’ennui, Akiko se lance dans la création de poteries.

Enfin, Satoru parvient à tuer le mouflon mais Akiko par excès de sentimentalisme refuse d’en manger, écoeurée. Avec l’appétit c’est aussi l’espoir qu’elle perd petit à petit. Un bref éclair de joie la fait rayonner lorsqu’elle réussit enfin la cuisson de ses bols. En creusant l’argile Satoru découvre un serpent lové en train d’hiberner. Il l’emprisonne dans une nasse pour servir d’épouvantail aux rats qui recommencent à les importuner, attirés par les déchets de cuisine qu’Akiko jette dehors sans faire attention.

La pluie succède enfin à la neige. Elle annonce l’arrivée du printemps. La renaissance de la nature leur rend une certaine joie de vivre et de nouvelles envies telle que visiter l’île. Ils en longe les côtes à bord du canot et s’amusent à baptiser les lieux qu’ils découvrent. Mais Akiko n’a que des noms lugubres en tête prouvant que sa mélancolie n’a pas totalement disparu.

En débarquant sur une plage, Akiko fait un faux pas et tombe dans les bras de Satoru. Les 2 jeunes gens sont visiblement gênés et Akiko le repousse soudain violement en lui demandant de garder ses distances désormais parce qu’elle est fiancée avec un certain Toshio. En chemin il découvre un petit sanctuaire au pied duquel chacun tente de faire une prière. Mais Satoru sent bien que les évènements récents l’ont changé et qu’il commence à oublier les visages de ses proches. Il sent bien aussi que des sentiments amoureux commencent à se révéler.

En poursuivant leur exploration, ils remontent un torrent, pêchent des écrevisses mais ne perçoivent pas l’inquiétante prolifération des rongeurs. Arrivés au sommet de la montagne ils peuvent enfin admirer l’île et l’océan qui les entoure. En se penchant pour cueillir des fleurs Akiko fait une mauvaise chute. Satoru la ramène au bercail et la soigne de son mieux. Lorsqu’elle reprend conscience, elle se jette sur lui et l’appelle Toshio avant de se raviser. Elle semble en tout cas avoir perdu la raison. C’est l’été…

 

tome 3Akiko et Satoru récoltent des graines de bambou pour faire des galettes. Ils mangent désormais à leur faim. Akiko envoie tous les jours des courriers à Toshio auxquels Satoru répond pour lui donner l’illusion que les évènements ne sont pas si graves. Akiko dépérit et devient un boulet. Il faut la surveiller, s’occuper d’elle constamment et faire les travaux domestiques. Dans un champ de bambou il est soudainement encerclé par les rats. Les bestioles l’attaquent et il doit fuir devant l’invasion. En fait les rats sont excités par l’imminence d’un nouveau séisme.

Satoru rejoint Akiko au moment où leur hutte s’effondre. Il l’empoigne et la traîne sur le toit de l’île en prévision du tsunami. Mais les rats les y ont précédé. Ils sont particulièrement agressifs. La tornade sème la désolation sur l’île. Sans nourriture, devenus trop nombreux, les rats traversent l’île en une légion serrée pour aller se jeter dans la mer. Se sentant en danger, Satoru et Akiko se jettent à l’eau aussi. Mais la mer houleuse risque de les séparer. Avec beaucoup d’efforts Satoru lutte pour secourir Akiko. Il la conduit jusque sur un îlot sauvage et la ranime.

Akiko reste prostrée pendant que Satoru s’escrime à faire un abri et une bonne flambée pour les réchauffer. Au matin il part en quête de nourriture. A son retour, Akiko est toujours alitée, fiévreuse, délirante. Satoru se sent impuissant à la guérir mais ne baisse pas les bras. En cherchant des herbes médicinales il goûte des plantes toxiques qui lui procurent des hallucination ou la diarrhée.

Akiko reprend enfin connaissance et recouvre ses esprits. Ces épreuves ont rapproché le couple qui s’enlace et s’embrasse. Mais le lendemain matin la jeune femme est décédée. Satoru se recueille longuement sur sa tombe avant de plonger dans l’océan. Un réflexe de survie l’empêche de se suicider mais il s’est éloigné du rivage et un courant le ramène vers son île où il retrouve tous les vestiges de son ancien campement.

En observant l’horizon Satoru pense avoir la berlue en constatant que l’île dont débarquait Akiko a disparu tandis qu’une autre est apparue sur l’autre versant. Il se sent plus que jamais seul au monde et décide de rejoindre le continent à bord d’un radeau. Après une courte traversée il aborde joyeusement le continent mais il n’y découvre que des ruines et nulle âme qui vive. Il fouille les bâtiments à la recherche de nourriture, trouve des conserves et des boissons intactes. Installé sur une balançoire il rêvasse et lui reviennent en mémoire des scènes de son enfance.

Les décombres de la mégapole évoquent à peine l’humanité grouillante. Il n’existe plus rien de l’orgueilleuse civilisation. Satoru emprunte une poussette pour transporter ses provisions (r Voir La Route) et part rejoindre la ville de Tokyo. Il traverse des forêts, des villages et toujours les mêmes paysages de désolation.

Une nuit il aperçoit au loin une lumière électrique. Il se précipite vers sa source mais il s’agit d’une simple ampoule qui continue d’être alimentée par un moulin à eau.

Il répare alors un vélo et poursuit sa route au travers d’un paysage sinistre. C’est ainsi qu’il parvient à Tokyo, une ville désormais rasée, dévastée. Il grimpe sur le toit d’un des rares buildings encore debout pour observer la ville du haut de ce promontoire. Le quartier où il résidait a disparu sous les eaux.

Il a beau fouiller les immeubles, les magasins, il ne rencontre nul survivant. Et pourtant…un tigre rôde dans la ville. Satoru rentre dans une jardinerie, récupère des sachets de graines puis trouve un manuel d’horticulture dans les vestiges d’une bibliothèque municipale. Il s’installe alors sur le toit d’un immeuble où une citerne d’eau lui permettra d’arroser ses plantations. Il charrie des seaux et des seaux de terre pour réaliser ses parterres qu’il soigne avec attention. Mais sa tranquillité risque d’être bientôt dérangée car  le tigre est sur ses traces…

 

tome 4Satoru s’est installé dans un immeuble en ruine. Sur son toit il a aménagé un jardin vivrier. Dans l’escalier qui y mène il croise un tigre échappé du zoo (r Voir Seuls). Il se confectionne un fusil factice pour l’effrayer. Il se promène dans Tokyo à la recherche d’autres survivants. Il barricade l’escalier qui mène à l’étage où il loge. Cela n’empêche pas le tigre de l’attaquer à nouveau. Il répand un jerrycan d’essence dans le couloir. Le feu met en déroute le félin. Mais il ne désarme pas pour autant.

Soudain, de son balcon il une voiture dans la rue. Il descend par une échelle de secours. Le tigre l’assaille à nouveau. Mais le chauffeur tire un coup en l’air pour faire fuir la bête. Il raconte à Satoru comment Tokyo a été rasé par un enchaînement de séisme, d’incendies et d’inondations. Les survivants ont fui la ville pour se réfugier dans les montagnes. Mais une bombe atomique ou à hydrogène a explosé sur le mont Fuji tuant les derniers rescapés.

Rapidement le sauveteur s’avère être tyrannique et menaçant. Satoru doit satisfaire ses moindres exigences comme un domestique. Il accumule des valises de billets.

« Après la cueillette et la chasse, Satoru était parvenu à maîtriser l’agriculture, comme les premiers hommes. »

Satoru apprend à conduire. Il tourne en ville avec un équipement de radio amateur en diffusant un message. C’est ainsi qu’il capte la réponse de Shiga, un vieillard au bout du rouleau en train de se suicider au gaz d’échappement. Il lui vient en secours, l’extirpe de son véhicule, le conduit dans un immeuble et prend soin de lui. Il évite d’en parler à son colocataire violent et délirant. Celui-ci imagine que Satoru passe ses journées dehors avec des femmes. Du coup il le piste partout en ville. Satoru doit emprunter le réseau de métro pour lui échapper sans laisser de traces dans la neige fraîchement tombée. Il est malheureusement trahi par la fumée d’un feu de cuisine.

Shiga expliqua à Satoru qu’après la catastrophe il a vu des scènes de crimes dans le grand chacun pour soi de la survie. Il évoque aussi des personnes aidantes. Satoru croit déceler qu’il s’agit de ses parents.

Le colocataire fait sauter la porte à coup de pied, menace le vieillard, attend le retour de Satoru. Shagi tente de s’interposer entre les deux hommes mais c’est lui qui prend un mauvais coup. Satoru échappe donc au tir nourri. Il se réfugie dans un immeuble proche. L’autre y met le feu. Une foule de rats descend la rue. Elle annonce l’imminence d’un séisme. Satoru se réfugie dans un local où sont entreposés des produits chimiques. Il confectionne un cocktail explosif pour faire diversion.

La course poursuite se termine dans l’enceinte d’un stade de baseball dont les gradins s’effondrent sur son poursuivant.

Satoru fouille les décombres à la recherche d’ustensiles : corde, couteau, vêtements, couverture, poêle, allumettes…et prend le chemin de la montagne pour retrouver sa famille.

La végétation semble bizarrement généreuse mais il ne rencontre personne, personne ! « Je ne peux quand même pas être la seule créature vivante sur cette planète ! » Satoru est épuisé, il a faim, il se fait les crocs sur des pousses de bambou.

 

tome 5Satoru commence l’ascension du mont Fuji. Celui-ci est balayé par un vent chaud. Ses affaires sont emportées par une bourrasque et lui-même se cramponne au flanc du volcan. L’effet de foehn déclenche un incendie au pied de la montagne. Il souffre de soif. Au cours de l’escalade Satoru aperçoit des chamois. Il les suit jusqu’à une mare d’eau potable. Mais l’incendie progresse rapidement et chasse les animaux sauvages de la forêt. Pour se nourrir il fracasse la tête d’un cervidé d’un coup de pavée et mange la viande crue : « Me voilà revenu à l’âge de pierre ».

Une pluie torrentielle arrive à point pour éteindre l’incendie. Satoru reprend son exploration. Un avion survole le massif et largue 2 parachutistes, Robert et William, qui sont venus faire des prélèvements et des observations pour comprendre le phénomène. Satoru part à leur rencontre, leur sert d’éclaireur, leur montre des techniques de survie.

On apprend alors que ce n’est pas une bombe atomique qui a éventré le mont Fuji et déclenché des cataclysmes en série mais une fusée chargée d’introduire la végétation sur la planète Mars qui a échappé au contrôle. C’est ce qui explique que les abords du mont Fuji sont désormais envahis d’une jungle de fougère et de mousses. Un chiot rencontré en forêt s’attache aux pas de Satoru. Il pourrait faire un bon spécimen d’étude. Robert propose à Satoru de le prendre à bord de leur avion et de survoler la région à la recherche de ses parents.

Les conditions de la mission se compliquent. Ils traversent ensemble une jungle de plus en plus inextricable et empoisonnée par des émanations de souffre dues aux éruptions. Les 2 soldats sont à cran. Ils s’engueulent. Leurs vivres sont terminées. L’eau vient à manquer. Ils perdent leurs échantillons. La mission est en train de capoter et ils ne sont plus d’accord sur la suite à donner. Panniqués par les secousses sismiques et les éruptions qui s’enchaînent, ils en viennent aux mains. Dans leur fuite ils abandonnent Satoru qui s’est blessé en tombant dans une crevasse. Ils ont tout de même laissé derrière eux des signes de piste pour qu’il les rejoigne ensuite. C’est ainsi qu’il rejoint Robert, épuisé, à quelques mètres de la sépulture de William.

Satoru a la bonne idée de filtrer de l’eau polluée au travers d’un voilage pour se requinquer et poursuivre leur randonnée dans la jungle où ils se nourrissent de larves d’insectes. Toujours optimiste dans le fait de retrouver sa famille.

 

tome 6Satoru et Robert ont du mal à s’orienter dans la forêt vierge qui s’est développée au pied du mont Fuji. Une chienne et son chiot les attaque. Son collier rappelle à Storu celui de sa propre chienne Sally. Serait-ce elle qui est retournée à l’état sauvage ? « Satoru ne put fermer l’œil de la nuit. Il n’arrêtait pas de penser à la chienne errante. S’il craignait d’être à nouveau attaqué, il était surtout perturbé par la ressemblance de l’animal avec Sally. »

Au matin Satoru grimpe au faîte du plus haut arbre pour observer loin autour d’eux. Il aperçoit une rivière mais au moment de redescendre il est piqué par un insecte. Petit à petit sa vue se trouble jusqu’à devenir complètement aveugle. Au début Robert prend le relais, prend soin de lui, pêche et cuisine des brochettes d’écrevisses mais il finit par lui fausser compagnie et l’abandonne.

Resté seul, Satoru se souvient de Mr Shiga. A tâtons il essaie de ranimer le feu de camp pour éloigner les prédateurs, essaie de se confectionner une ligne rudimentaire pour pêcher. Un matin il recouvre la vue. « Il avait beaucoup de chance : par le plus grand des hasards, l’estomac des écrevisses renferme du carbonate de calcium, une substance efficace pour soigner les maladies des yeux. »

Il retrouve la piste de Robert. Un vol stationnaire de rapaces annonce un mauvais présage. En effet Robert gît sur le sol, gravement blessé par la chienne et souffrant d’insolation. A peine le temps d’aller remplir une gourde d’eau fraîche que Robert est retrouvé mort, les yeux énucléés par les oiseaux.

A nouveau seul, Satoru se motive pour poursuivre sa route à la recherche de sa famille. « Cette planète est devenue tellement hostile à l’homme. Peut être qu’il est temps pour l’^être humain de disparaître… » Suit un diagnostique couplet sur la disparition des dinosaures dans des conditions finalement très similaires !

Sur son chemin Satoru tombe sur le corps de Sally criblé de balles et sur son chiot en mauvaise posture perché à flanc de montagne. Satoru le sauve mais le chiot s’enfuit et le suit de loin. Il sort enfin de la forêt, découvre les ruines d’habitations qu’il fouille à la recherche d’objets utiles, en l’occurrence un pain de savon avec lequel il se décrasse au fil de l’eau. Pendant qu’il se baigne il se souvient d’une technique de pêche à main nue et se procure de quoi manger.

Il poursuit sa route en compagnie de Shiro, meilleur ami de l’homme depuis les temps les plus reculés. Ils arrivent dans un vignoble mais la canicule a desséché les grappes qui sont immangeables. Plus loin ils suivent une voie de chemin de fer et découvre des wagons dont il tire un parapluie dont il bricole les baleines pour harponner les poissons. Satoru est mélancolique. Il se souvient des voyages qu’il faisait en famille.

Plus loin il traverse un champ de patate douce dont il se régale cuites sous la cendre. Shiro court un peu partout, attire Satoru sous les ruines d’une maison qui s’écroule sur eux. Ils doivent se faufiler au milieu des décombres pour trouver une sortie après une grosse frayeur.

Shiro s’avère être un compagnon utile lorsque son instinct lui permet de débusquer un lapin dont il brise la nuque. Passé à la broche il est vite dévoré d’autant que la nourriture se fait rare, que la faim les cramponne à l’estomac. Dans une hallucination Satoru est tenté de passer Shiro à la broche et plutôt qu’en arriver à une telle extrémité, il préfère encore le chasser pour éloigner la tentation. Le chiot ne comprend pas la réaction de son maître mais reste à distance jusqu’au moment où ils trouvent un vignoble sain non loin d’une station thermale. Satoru en profite pour se relaxer dans un bain de vapeur. C’est tout ce qu’il peut faire parce que la rivière semble polluée si l’on en croit les poisson qui flotte sur le ventre. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Au loin se profile une tornade…

 

tome 7« Les phénomènes auxquels il avait assisté – les pluies diluviennes, le brouillard, l’effet de foehn, l’éruption volcanique, la canicule et maintenant cette incroyable tornade – ne semblaient avoir aucun rapport entre eux. En réalité, tous présageaient du réchauffement climatique de la planète. »

Tous ces évènements mettent la santé de Satoru à rude épreuve. A bout de force, il retrouve quand même encore le courage de survivre en récoltant de l’eau par condensation. Il peut se réhydrater ainsi que Shiro.

En chemin ils découvrent une voiture accidentée avec un cadavre récent à l’intérieur. Pendant qu’il prépare l’incinération du corps, il aperçoit au loin une fusée de détresse. Il existe bien d’autres survivants.

En partant dans leur direction il est entouré d’un nuage de sauterelles qui ravage toute la végétation. Puis en faisant une battue il débusque un puissant sanglier. La bête le charge, l’embroche par le sac à dos et le fait valdinguer. Dans un esprit de vengeance, Satoru décide naïvement de l’abattre et suit ses traces.

Il est surpris de trouver un grand lac à proximité. Mais il doit se rendre à l’évidence il s’agit d’eau de mer. Comment est-ce possible ? un effet du tsunami ?

Il imagine piéger le sanglier comme le faisaient nos ancêtres et les braconniers. Faire une trappe est au dessus de ses forces et il décide de réaliser un collet. Ce faisant il aperçoit au loin une colonne de fumée. Il y répond en réalisant un rapide bûcher. Le piège ne fait pas long feu face à la puissance du sanglier qui se dégage facilement. S’engage alors un corps à corps entre l’homme et l’animal. Shiro est encorné. Satoru se réfugie au faîte d’un arbuste. Du coup, lorsque la chasse reprend Satoru redouble d’ingéniosité pour tromper la bête. Il se roule dans sa bauge pour couvrir sa propre odeur et confectionne une sorte de triboulet pour l’assommer. Il l’achève en lui tombant sur l’échine avec un pieu. Satoru découpe et fume la viande dans l’espoir d’en faire don aux autres rescapés.

Pour cela il faut traverser une rivière, la viande à l’abri sur un radeau. Lui et Shiro portés avec une bouée faite de boyaux gonflés, un chapelet de bouteilles fermées hermétiquement et de morceaux de polystyrène. Pendant la traversée, Shiro est emporté par le courant. Pas moyen de le retrouver en fouillant les berges. S’est-il noyé ? Satoru est triste mais poursuit son chemin en laissant des traces derrière lui. Il gravit une montagne et arrive sur un brûlis. C’est de là qu’est partie la colonne de fumée. S’agit-il d’un incendie spontanée ou d’une technique agricole ? Non loin la silhouette d’un village lui donne une fausse joie. Dans une cabane il découvre des corps en décomposition et une fillette affolée qui s’enfuie sous ses yeux. Il a bien du mal à la convaincre de le rejoindre et de lui faire confiance. Elle le conduit à son père mourrant  avec qui il partage un peu de nourriture. Mais c’est déjà trop, l’homme régurgite tout !

Satoru leur avoue qu’il envie leur chance d’être toujours ensemble et garde l’espoir de retrouver les siens. La même nuit le père tente un geste désespéré en se jetant avec dans le vide plutôt que de laisser sa gamine seule au monde. (r Voir La Route).

Pendant ce temps Shiro apprend à se débrouiller seul face aux dangers. Avec courage et intelligence il fait sa place au sein d’une meute de chiens errants.

Satoru apprivoise une perruche qui va s’avérer bien utile pour détecter les odeurs de gaz comme dans les mines par exemple. En l’occurrence Satoru découvre un cratère au fond duquel se trouve une voiture accidentée et le cadavre d’un homme empoisonné par le dioxyde de souffre.

Plus loin il découvre l’entrée d’une grotte aménagée mais ses habitants le maîtrisent et le ligotent de crainte qu’il n’aille les dénoncer à la police. D’autres personnages à l’air patibulaire sortent du brouillard à leur tour…

 

tome 8Il s’agit en fait d’une bande de taulards condamnés à mort qui se sont fait la belle à l’occasion du séisme qui a éventré leur prison et qui s’est réfugiée en montagne. Ils sont d’autan plus circonspects qu’ils n’ont aucune idée de l’étendue du cataclysme et qu’ils craignent d’être repris par les autorités.

A part l’ancien, leur chef, sur la sellette tout de même, qui écoute attentivement le récit de Satoru, les autres restent sur le qui vive bien décidé à supprimer Satoru à la moindre incartade. L’ancien vient tout de même à la rescousse de Satoru qui a tenté de s’évader de nuit. Il sait qu’il ne pourra pas longtemps faire illusion face aux jeunots. Notamment Gen qui brigue sa place.

Ils décident tous 2 de se faire la belle mais ils sont vite rattrapés. L’ancien brandit une arme pour tenir la bande à distance mais Gen s’en empare au cours d’une bousculade. Mais l’arme est défectueuse et lui éclate au visage lorsqu’il veut s’en servir. Agonisant, l’ancien exhorte ses anciens codétenus à s’entraider pour survivre.

En poursuivant sa route, Satoru découvre un cimetière récent, puis un immense potager entretenu par Tatsuro une ancienne vedette de baseball et dernier survivant d’une communauté décimée par une épidémie.

« Souvent, sans traitement, l’homme doit se résigner face à la maladie, dans un cas comme celui-ci, on la regarde gagner les individus avant de les emporter les uns après les autres. Les 1ers frappés sont les plus faibles, et un mois peut suffire à décimer un petit groupe de personnes. »

Il l’interroge pour savoir si sa famille a transité par la ferme. Tatsuro le rasure, personne correspondant à leur signalement n’est mort ici !

La nuit, il sort armé d’un arc pour veiller sur sa récolte. Ce n’est pas sans raison, dans la nuit des hommes viennent piller les champs. Tatsuro prend au piège un voleur. Il appartient à un groupe de vagabonds affamés qui n’ont d’autre choix que voler pour survivre. Le reste de la bande se présente le lendemain matin, menaçante et lui intime l’ordre de déguerpir rapidement, de grès ou de force.

Tatsuro décide de les affronter. Il fortifie sa maison, installe des pièges et ramasse des cailloux pour castagner ses agresseurs. Il compte sur la puissance et la précision des ses lancés pour les faire détaler. En effet, à lui seul il sème la débandade dans les rangs des assaillants.

Pendant ce temps, Satoru est tombé malade et lutte contre la fièvre. Il guérit grâce aux soins attentifs de Tatsuro ce qui n’est pas le cas de la bande qui est décimée rapidement.

Satoru quitte son nouveau compagnon à regret, suit de nouveau une voie de chemin de fer et se met à l’abri d’un tunnel. Il entend des cris effrayants et voit débouler le professeur Komiyama, complètement déboussolé. C’est un éminent géophysicien qui a essayé de prévenir la communauté scientifique de l’imminence de la catastrophe mais qu’on a pris pour un fou et traité de charlatan. Au moment du séisme il a sombré dans la folie et ne survie aujourd’hui qu’avec l’aide de Mr Segawa, son assistant de laboratoire.

Dans le tunnel Satoru découvre contre un mur le piolet gravé ayant appartenu à son père. Le professeur l’aurait rapporté d’une excursion mais il est incapable de dire dans quelle condition. Satoru se souvient alors des promenades en montagne avec son père. Il décide de refaire le chemin de la balade et sont surpris par une nouvelle secousse. Le professeur fait une chute, se cogne la tête et retrouve la mémoire. En effet il a croisé le chemin de la famille Suzuki alors qu’il venait de faire une chute et le père de Satoru lui a remis le piolet pour s’en servir de canne à cause de sa cheville foulée. L’espoir renaît et Sattoru reprend son chemin. Ceci dit la piste est ténue.

En chemin il est attaqué par une meute de chiens errants affamés. Il se réfugie sur un promontoire et agite son piolet pour les faire fuir mais ça n’empêche pas l’assaut. Les coups de piolets repoussent les assaillants pour un temps lorsque soudain un chien blanc – c’est peut être Shiro – supervise l’attaque. Satoru assène des coups mortels. La meute interpelle son chef. L’homme et l’animal s’affrontent en un combat singulier. Le chien blanc remporte l’avantage mais au moment de la curée il quitte la scène de bataille devant une meute interdite. Les chiens réapparaissent à la nuit tombée avec à leur tête cette fois un gros chien noir. Satoru a juste le temps de se faufiler dans une crevasse pour leur échapper.

 

tome 9Toujours pourchassé par la meute, Satoru ne doit sa survie qu’à l’aide de Shiro qui fait front à ces côtés. Shiro accepte l’humiliation de ces anciens subordonnés et rejoint sa femelle et son chiot. Satoru pense alors à sa famille et se sent à nouveau désespérément seul.

A nouveau des secousses font régner un climat de terreur parmi la faune. Il progresse sous le cagna jusqu’à une installation de téléphérique en mauvais état qui permet de traverser un canyon. Les installations sont inutilisables mais il aperçoit une nacelle de bambou qui a pu servir à ses parents. Avec beaucoup d’ingéniosité il fabrique la sienne mais les infrastructures ont été fragilisées par les tremblements de terre. Un pylône tangue et s’effondre. Tout est à recommencer. C’est alors que Satoru imagine fabriquer un deltaplane pour traverser le canyon plutôt que de faire demi tour. Il est assez fier de sa réalisation et après quelques essais il s’élance. Mais le vent ne le porte pas et il manque de s’écraser contre le flanc de la montagne mais un vent ascensionnel le sauve in extremis.

De l’autre côté de la vallée c’est le même paysage de désolation. Satoru découvre une faille gigantesque produite par le séisme. Cela laisse imaginer ce que les éléments déchaînés ont pu produire comme dégâts à l’échelle du globe. Il revient sur les études scientifiques et géologiques qui expliquent l’extrême fragilité de l’archipel nippone.

Il trouve un endroit où il peut franchir la faille sans danger. Il souffre toujours de faim et de soif, se nourrit d’une poignée de ver de terre. Les contrées qu’il traverse sont désertiques et il ne croise que des vestiges de civilisation et des tombes fraîches. Avec tout ce qu’il ramasse il se confectionne une canne à pêche en se souvenant des conseils de son père mais ça ne mord résolument pas. Les poissons ont-ils disparus avec la pollution ? Il poursuit dans une forêt qui se révèle être une jungle inextricable dans laquelle il s’égare avant de retrouver un cours d’eau qu’il suit dans l’espoir de trouver un village.

Pour se nourrir, il déterre des bulbes. Seul l’espoir de retrouver les siens l’encourage à poursuivre malgré une aventure de plus en plus pénible. Il confectionne finalement une nasse qu’il installe dans un goulet d’étranglement. Il attrape ainsi quelques belles pièces.

Il est attiré par un bruit suspect dans la futaie. C’est Kazuo qui chasse le lapin à l’arc à flèches. Il est assez maladroit et Satoru l’aide à faire une battue qui se révèle payante. Ensemble ils débarquent au village la gibecière pleine. L’accueil est mitigé La famille de Kazuo est empressée mais le grand prêtre est circonspect. Il demande l’avis de Melle Satsuki, un oracle qui fait la pluie et le beau temps auprès des villageois. Elle n’abonde pas dans le sens du grand prêtre qui essaie de diaboliser Satoru.

Les villageois semblent avoir perdu la volonté de survivre et la foi dans l’avenir. L’arrivée de Satoru, de sa bonhomie, de sa débrouillardise semble leur insuffler à nouveau un peu de courage. Le prêtre et son acolyte commence à perdre leur influence sur le village et décident de se débarrasser du gêneur. Ils laissent planer la possibilité d’une tragédie si l’on accueille plus longtemps le jeune vagabond. Et un soir d’orage ils en profitent pour l’agresser et le jeter dans la rivière. Son corps est emporté par les flots tumultueux.

 

tome 10Melle Satsuki court chercher du secours. Kasuo et son grand père interviennent à temps pour le sauver de la noyade. Pendant ce temps le prêtre s’est précipité au village mais il est démasqué.

Mais un autre danger menace le village. Un orage a déclenché un incendie de grande envergure qui dévore la forêt environnante. La communauté doit retrouver des gestes de solidarité pour l’éteindre tandis que le prêtre et son acolyte s’apprêtent à s’enfuir en faisant main basse sur le butin des villageois. Melle Satsuki arrive à convaincre son père de rester tandis que son compère, avide et chargé comme un mulet bascule dans la rivière qui l’engloutit.

L’incendie est circonscrit, les villageois reprennent leur destin en main et travaillent désormais de concert pour relancer l’agriculture sur un brûlis bien opportun. Satoru quitte le village contre l’avis de tous. Il arme un radeau et descend la rivière. Plus bas son radeau est disloqué dans les rapides. A nouveau il traverse des plaines dévastées et découvre un gamin mourrant sous des ruines aux côtés de Yoko une jeune fille apeurée et menacée par 3 gredins armés de gourdins qui leur intime l’ordre de quitter leur territoire.

Après une brève altercation Satoru les tient en respect et traverse avec la jeune femme un pont de singe qui mène aux ruines d’une école qui abrite toujours un groupe de collégiens. Leur ville a été submergée par les eaux. La cuvette où elle se trouvait est devenu un lac artificiel. Les enfants sont toujours sous le coup de l’émotion. Les collégiens se sont scindés en 2 bandes qui s’affrontent et semblent irréconciliables. D’un côté Yugi et de l’autre Shigéo qui tiennent chacun leur bande d’une poigne de fer. (r Sa majesté des mouches) La nuit Shigéo fait d’affreux cauchemars.

En faisant le tour du propriétaire Satoru constate que la rivière ravine la rive de l’îlot sur lequel l’école est en train de s’affaisser et risque d’être engloutie. Il décide alors d’aller parlementer avec le camp adverse pour les rabibocher. A son grand étonnement Yugi n’est autre que le frère de Shigéo. Satoru tente de parlementer et de rabibocher les copains mais la haine semble l’emporter. Yugi lui propose de s’affronter dans un jeu de cache-cache au milieu d’une zone humide plantée de joncs et aoyas. Mais au moment de décocher leurs traits, un nouveau séisme met un terme au combat. Des gamins accourent en criant que la grotte qu’ils habitaient s’est effondrée sur leurs biens et la nourriture. Les premières disputes surgissent entre eux mais Yugi y met un terme brutal.

Puis c’est au tour de Yoko d’arriver tout essoufflée pour leur demander de l’aide. Le collège s’est effondré sur ses occupants. Shigéo est bloqué sous les décombres et la rivière menace de l’engloutir. Il faut s’unir devant l’urgence de la nécessité ! Contre toute attente les garçons la suivent, passant outre l’avis Yugi. Celui-ci intervient in extremis pour sauver son frère de la noyade. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre et Shigéo avoue alors ce qui le ronge depuis si longtemps. Au cours du premier cataclysme il a fait preuve de lâcheté en ne portant pas secours à ses parents qui sont mort sous ses yeux sans réagir ! L’école s’effondre. Tout est désormais à reconstruire. Satoru poursuit son chemin.

Nouvelle surprise lorsqu’il arrive en soirée dans un village réuni autour d’une représentation d’un spectacle de marionnettes. Lorsqu’il décline son identité, il déclenche la colère des villageois. Les Suzuki ne sont pas les bien venus ici, sans autre explication ! Il est stupéfait d’une telle vindicte. Tout le monde semble penser que son père a voulu profaner le temple tutélaire et détruire le village en creusant une galerie sous le temple du village. Une famille toutefois lui assure son soutien.

Satoru ne se fait pas à l’idée que son père soit un criminel. Il reprend les investigations pour élucider le mystère et expliquer les travaux de terrassement de son père. Il reçoit l’aide de Tsuné, un colosse simplet qui s’était pris d’affection pour Mr Suzuki et s’était interposé à plusieurs reprise pour le protéger des violences des villageois.

En se promenant et en observant la géomorphologie du village et de ses alentours, satoru en déduit que le lac tout proche se vide et qu’une poche d’eau est en train de se former sous le village. Un glissement de terrain peut survenir à tout moment. Il faut vidanger la poche en poursuivant les travaux de drainage de son père malgré l’avis des villageois. Au final c’est une véritable cataracte d’eau qui sort du dessous du temple. La mémoire de Mr Suzuki est alors réhabilité et tout le monde se recueille sur sa tombe.

Tsuné lui apprend alors que sa mère et sa sœur se sont réfugiées non loin de là, au pied d’une montagne toute proche. « C’est à toutes jambes que Satoru parcourut les derniers kilomètres qui le séparaient encore de sa mère et sa sœur, son long voyage à la recherche des siens touchait à sa fin. Son cœur bouillait d’impatience à l’idée de les retrouver…Il courut, courut, jusqu’à en perdre haleine… »

  survivant 1

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